Apremiers tours de roues2 premières journées de dévernissage
La MS18, n’ayant pas de cadre, est très fine comparée aux autres machines à cadre permettant ainsi d’améliorer son aérodynamisme. La MS18 n’a pas besoin d’une grande ouverture pour refroidir ses radiateurs comparativement à une moto à fourche qui doit compenser l’obstruction de l’air pas les deux tubes de fourche avec une ouverture plus grande de ses carénages. Mais cet avantage aérodynamique doit prendre en compte un excellent convoyage de l’air en direction de ses radiateurs. C’est ce à quoi l’équipe MetisS s’est attelée à la tâche juste avant d’attaquer les qualifications.
Les qualifications arrivèrent très vite pour l’équipe MetisS en pleine découverte du nouveau prototype JBB sans cadre à train avant T.S.S. (Triangular Steering System).
Qualifications qui virent les trois pilotes (Hervé Chéron, Martin Renaudin, Emmanuel Cheron) progresser au fur et à mesure des tours avec au final le 48e temps des qualifications avec un temps cumulé de 1’41’’934. Hervé Chéron réalise un chrono de 1’41’’429 et s’octroie le meilleur temps de l’équipe alors qu’il n’a découvert la moto que depuis une semaine. Martin Renaudin qui lui aussi n’a découvert la moto que depuis une semaine réalise le 3e temps de l’équipe avec un chrono de 1’42’’690. Et Emmanuel Cheron quant à lui réalise un chrono de 1’41’’684 et bat son record du tour en qualification sur ce tracé.
Avec un prototype réalisé de A à Z en moins de 11 mois, après seulement une semaine de dévernissage, avec 2 pilotes inexpérimentés sur ce type de moto, avec un pilote qui découvrait également les joies de la 1000cc et un pilote référence sur ce type de prototype qui bat d’entrée son propre record au tour, on peut dire que la MetisS MS18 est bien née et que son potentiel ne demande qu’à être développé pour performer.
Tout cela en sachant qu’il était interdit pour les pilotes de faire la moindre chute puisque la MS18 n’existe pour le moment qu’en un seul exemplaire faute de temps et de budget. Ce qui parait « fou » pour une course d’endurance où toutes les équipes disposent d’au moins 2 machines identiques une pour les essais et une pour la course, voir une troisième uniquement pour prélever des ensembles de pièces pour la course en cas de chute.
LA COURSE
L’heure du départ tant attendue par l’équipe MetisS arrive. Il est 15h et on peut sentir dans l’air que cette 41e édition des 24h du Mans Motos sera une édition épique au vu du nombre de marques, de motos d’usine, de pilotes de renom issus du Mondial de vitesse et de la chaleur atmosphérique digne d’un mois de Juillet.
Dans cette atmosphère sulfureuse de la course et du départ d’une épreuve de 24h en épi, le Team MetisS va être d’entrée dans le vif du sujet pour un prototype d’Endurance aussi novateur qui n’a qu’une semaine d’existence. Hervé Chéron le pilote le plus rapide aux qualifications ne va pas réussir à démarrer la machine dû à un nouveau problème électrique. Il arrivera quand même à s’élancer avec l’aide du mécanicien qui tenait la moto comme cela se fait dans ce genre d’épreuve.
Et c’est notamment cette électronique qui est venue embêter, à plusieurs reprises, la bonne marche de la MS18. Pannes très chronophages et toujours délicates à en trouver l'origine. Après 3h30 de course, une chute d’Hervé Chéron interviendra au niveau de la Chapelle qui aura eu comme intérêt de voir comment se comportaient les éléments constituant la machine face à une telle situation sur ce nouveau prototype MS18 sans élément de cadre. Les éléments de protection, indispensables sur une moto d’endurance, ont bien joué leur rôle puisque Hervé Chéron pourra ramener la machine moteur allumé sans trop de dégâts. Malgré un meilleur temps en course de 1’41’’747, soit quasiment le même temps qu’en qualification, le Team MetisS devra abandonner au matin (5h avant la fin de l’épreuve) suite à une perte de puissance dû à une surchauffe moteur qui risquait à terme d’engendrer une éventuelle casse moteur. Pour éviter tout risque de chute aux pilotes face à une casse moteur et préserver par la même celui-ci pour les prochains défis à venir, le team Manager décida d’en rester là dans cette 41e édition des 24H du Mans motos, véritable test grandeur nature pour le nouveau-né MS18.
Ce nouveau prototype a montré un énorme potentiel et révélé durant ces 19H de courses les points sur lesquels l’équipe MetisS devra travailler pour de nouveau être aux avants postes.
Après les premiers tours de roues du tout dernier prototype JBB du Team MetisS, la MS18, une semaine avant l’épreuve des 24h du Mans Motos, la 41e du nom, l’équipe MetisS rentra dans sa semaine des 24H. L’équipe pu faire un dernier test le Mardi avant d’attaquer les qualifications du Jeudi et Vendredi avec le prototype MS18 brut de décoffrage qui laissa apparaître un petit problème de surchauffe moteur qui n’avait pas été relevé lors des premiers tours de roues la semaine dernière. Il est vrai que ces 2 premières journées de dévernissage c’étaient passés les ¾ du temps sous la pluie et avec une température beaucoup plus basse.
On peut rappeler à ce stade que l’équipe MetisS n’avait pu se présenter aux préliminaires des 24h du Mans Motos faute de faisceau électrique terminé à temps. Il est vrai également que ce nouveau moteur (L7) emprunté à la Suzuki 1000 GSXR 2017 amenait un plus avec sa nouvelle électronique embarquée, mais comme nous le rappelions en présentation de la MS18, cela implique également une certaine maitrise et un développement dans l'intégration à la moto. Intégration que le Team du SERT, maintes fois championne du Monde d’Endurance Moto, avait repoussé d’un an préfèrent laisser le Junior Team (Team satellite du SERT en catégorie Superstock) mettre au point et fiabiliser cette toute nouvelle électronique chez le constructeur d’Hamamastu.
Certes l’équipe MetisS est déçue de ne pas arriver au terme de ces 24H, mais les 19h d’épreuve accomplies sous un soleil ravageur (21 abandons sur 60 équipages au départ) ont permis d’emmagasiner un grand nombre d’informations indispensables au développement de ce nouveau-né. Soit la mise en évidence de problème de fiabilité du faisceau électrique, de problème de refroidissement moteur malgré la modification de dernière minute durant les qualifications et une faiblesse de conception au niveau des brides d’amortisseur. Mais nous avons pu constater également depuis toutes ces années de développement du T.S.S. que le système de freinage, propre à la MetisS, est arrivé à une très bonne fiabilité puisque que ne rencontrant aucun problème durant cette épreuve très ensoleillée qui à vue pratiquement tous les TOP Team du Mondial d’Endurance Moto rencontrer des problèmes récurrents de frein imposant de nombreux arrêts au stand pour certain et devoir changer plusieurs fois leur système de freinage.
L’équipe MetisS tient à remercier tout particulièrement ses partenaires et tous ceux qui n’ont pas hésité à travailler jusqu’à pas d’heure et doubler leurs journées pour faire en sorte que la MS18 puisse prendre le départ de cette prestigieuse épreuve d’endurance moto que sont les 24H du Mans Motos. L’équipe MetisS tient également à remercier tous ses fidèles supporters et leurs donne rendez-vous bientôt pour la suite de cette aventure mécanique, technologique, sportive et humaine.